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Educ Pop Nice 2008
16 juin 2006

Accompagnement à la scolarité

Je m’étais engagé à donner des orientations possibles pour la ville de Nice, dans le cadre de l’éducation populaire, sur le thème de l’accompagnement à la scolarité. C’est ce que je vais tenter faire dans ce court écrit.

Premier constat, aujourd’hui en France, une des problématiques principales des parents est la réussite scolaire de leurs enfants. Dans un pays où le taux de chômage continu de frôler les 10%, les familles sont soucieuses de l’avenir professionnelle de leurs enfants et même de leur propre avenir tout court !

Deuxième constat, une bonne réussite scolaire est un facteur déterminant pour trouver un emploi stable.

Pour pouvoir réellement accompagner la scolarité des enfants il faut donc savoir comment un apprentissage scolaire se produit.

Gérard Castellani (2000), explique qu’un apprentissage scolaire est une succession de 5 étapes.

1-     Une phase de sensibilisation : lors d’une ballade en famille, ou lors d’une sortie en centre de loisirs, lors de vacances en colonie, des enfants se rendent compte que les feuilles des arbres changent de couleurs et finissent par tomber. À ce moment-là, les parents, les animateurs, les accompagnateurs peuvent simplement dire c’est normal, c’est l’automne.

2-     Une phase de redécouverte : lors d’une séance scolaire, un professeur des écoles va demander à sa classe : qu’est-ce qui se passe à l’automne ? Nous commençons à avoir  ici un premier constat d’inégalité. Des enfants seront dans une phase de sensibilisation et d’autre dans une phase de redécouverte…

3-     Une phase de théorisation : l’enseignant va expliquer le comment du pourquoi du parce que d’une chose définie.

4-     Une phase d’application : C’est une série classique d’exercices qui va permettre aux enfants de s’approprier la phase 3 de théorisation.

5-     Une phase de réinvestissement : Ce réinvestissement doit être spontané. Il peut se produire dans un contexte scolaire ou extra scolaire ou d’accompagnement à la scolarité. Sur le plan strictement scolaire, cela peut-être pour l’enfant de choisir parmi tous les théorèmes qu’il connaît celui dont il a besoin pour résoudre un problème. Mais ce contexte scolaire n’est pas celui qui nous intéresse ici. Cela peut être aussi, et c’est là que l’éducation populaire peut prendre une partie de son sens, lors d’une activité organisée un enfant doit écrire un texte, il va donc réinvestir des connaissances acquises à l’école.

En simplifiant rapidement, le rôle de l’école est essentiellement de remplir les phases 2, 3 et 4. Elle peut beaucoup, pais à elle seule, elle ne peut pas grand-chose. Il est donc important pour permettre une égalité des chances d’organiser des temps d’accompagnement à la scolarité, c’est-à-dire des moments d’animation, d’activités, de découvertes centrés sur les phases 1 et 5.

Pour finir il est important de distinguer les notions de soutien scolaire (ou d’aide au devoir), d’accompagnement scolaire et d’accompagnement à la scolarité.

1-      Le soutien scolaire

Je ne sais pas s’il est nécessaire de rappeler qu’une ordonnance de 1956, interdit aux enseignants  de donner des devoirs écrit à leurs élèves (en école primaire). Je ne sais pas non plus s’il est nécessaire de rappeler que cette ordonnance est toujours d’actualité. Le soutien scolaire, l’aide aux devoirs doit par conséquent être organisé par l’enseignant lui-même, vu que, législativement parlant, il ne pas en donner lorsqu’il n’est pas là.

Je ne m’attarderais pas plus longtemps sur ce point. Ce n’est pas le cœur de ce qui m’intéresse aujourd’hui.

2-      L’accompagnement scolaire

Il existe aujourd’hui une charte nationale de l’accompagnement à la scolarité (2001, mise en place sous le gouvernement Jospin). Avant elle il existait une charte nationale de l’accompagnement scolaire (je crois 1996, mais je n’en suis pas sur).  En fait à la vue des 5 phases de Castellani (2000), nous nous rendons compte que l’accompagnement scolaire reléve de la 4ème phase donc, de l’enseignant lui-même.

3-      L’accompagnement à la scolarité

C’est ce vers quoi nous devons tendre. Un accompagnement centré sur les phases 1 et 5 de l’apprentissage des enfants, pour tendre vers une réelle égalité des enfants niçois et faire en sorte que chacun puisse réellement profiter de ce que l’école peut lui apporter.

Propositions concrètes :

·        Mettre en place une organisation municipale qui permettra d’accompagner la scolarité des enfants niçois :

o       La première année du mandat : la formation des accompagnateurs

o       La deuxième année du mandat : la mise en place d’un accompagnement à la scolarité des enfants du primaire

o       La troisième année du mandat : la mise en place d’un accompagnement à la scolarité pour les 6ème et les 5ème

o       La quatrième année du mandat : la mise en place d’un accompagnement à la scolarité des 4ème et des 3ème.

·        Mettre en place une formation initiale et continue des accompagnateurs.

·        Organiser des réunions « régulières » avec les professeurs des écoles pour clarifier les rôles de chacun et notamment des accompagnateurs.

Maintenant nous pouvons entamer un débat et sur le concept même d’accompagnement à la scolarité et sur sa possible opérationnalisation à Nice.

Au plaisir de vous lire et de vous rencontrer bientôt.

Je continue de travailler sur l’état des lieux des grandes associations de Nice. Je n’ai pas beaucoup de temps en ce moment (rédaction finale de ma thèse).

Sinon je suis très intéressé pour amener de nombreuses propositions pour la question de la restauration scolaire.

Référence bibliographique

Castellani, G. (2000). Accompagner la scolarité des enfants. Arles : Actes sud.

JB CLERICO

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Commentaires
P
Je pense que nous tenons là une piste très sérieuse de travail. Cela pourrait aller dans le sens d'une poltique nationale quis erait déclenchée à partir de notre projet. C'est pour cela que je dis toujours que le local est quand même lié au national. La ville pourrait s'impliquer dans une action de grande ampleur et je trouve que la problématique est bien posée par Yves FOURNEL. Il y a autre chose qu'un simple accompagnement à la scolarité mais une vision de la ville qui me convient tout à fait. Le brassage, l'enrichissement mutuel, la solidarité, une certaine forme de mixité sont au coeur de ce projet.<br /> Le phasage me parait raisonnable. Il y a des crédits importants en politique de la ville qui sont consacrés à la réussite scolaire mais exclusivement sous la forme d'aides au devoir. C'est la que nous touchons du doigt la nécessité de gagner les élections municipales pour changer. Car l'Etat serait obligé de venir sur de nouveaux objectifs plus larges ou moins convientionnels. En effet il faut le dire, sauf dérive réelle, l'Etat, comme les autres collectivités accompagnent les choix des villes plus qu'ils ne les influent.
N
Ci joint source nissa2008.canalblog.com l'exemple de la Ville de Lyon en matière d'accompagnement à la scolarité.<br /> <br /> Témoignage de Yves FOURNEL adjoint au maire de Lyon chargé de l'éducation et de la petite enfance "On a décrit souvent des générations de jeunes étudiants, égoïstes,attachés à leur seul épanouissement et totalement impliqués dans une compétition acharnée pour la réussite sociale et professionnelle (…) Fort de cette analyse percutante, proposer à ces jeunes étudiants de s’impliquer dans des actions de solidarité ne relèverait que de l’Utopie. Leur proposer d’accompagner bénévolement des enfants en échec scolaire serait anachronique…. Et pourtant, ceux qui l’osent prouvent l’ineptie de ces généralités hâtives. Oui, la « solidarité », le « bénévolat » sont des mots qui ont toujours un sens en milieu étudiant. Pour preuve les actions menées par l’Afev. "<br /> <br /> L’Afev est une association d’éducation populaire créée en 1991. Elle implique chaque année 5 000 étudiants bénévoles auprès de 8 000 enfants et jeunes dans plus de 180 villes réparties sur tout le territoire national. Elle comporte 70 permanents.<br /> <br /> Le témoignage de Christophe BORGEL fondateur de l’Afev. « En 1991, lorsque, à quelques-uns, nous avons décidé de croire dans le potentiel d’engagement des étudiants, nombreux étaient ceux qui nous regardaient goguenards (…) il faut souligner dans ce scepticisme, trois personnalités qui ont cru en ce projet et l’ont soutenu : Michel DELEBARRE ancien ministre de la Ville, Jean-Marie DELARUE ancien délégué interministériel à la Ville et Alain SEKSIG ancien responsable de l’éducation au FAS (fonds d’action social…devenu le FASILD fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations) (..) il faudra 10 ans pour que l’idée arrive à maturité. 15 ans après, cette utopie, que certains voyaient dans notre projet, est devenue concrète et réaliste. 15 ans après, cette utopie a permis à des dizaines de milliers d’élèves de reprendre pied dans leur scolarité, à des milliers d’étudiants de rentrer dans la vie active avec la solidarité dans leur bagage. 15 ans après, les images se bousculent. Celles d’une aventure humaine lancée la fleur au fusil, sans moyens. Celles de sourires d’enfants qui redécouvrent le plaisir d’apprendre (…). Le projet de l’Afev, c’est d’abord la volonté de construire un pont entre ces deux parties de la jeunesse à partir d’une idée simple : la solidarité et même un certain devoir de solidarité de ceux qui ont réussi envers les autres »<br /> <br /> <br /> Pour en revenir au témoignage d’Yves FOURNEL qui illustre la mise en place de politiques partenariales entre la ville de Lyon et l'association Afev. <br /> <br /> «Ce sont des étudiants et des étudiantes qui apportent leur compétence et leur engagement solidaire et découvrent pour la plupart d’autres réalités sociales et culturelles. S’ils donnent de leur temps, ils reçoivent en retour beaucoup en terme de contacts humains et d’appréhension de la vie réelle. Et ces échanges enrichissent toute la Cité. Cette mixité sociale, même temporaire, contribue à un développement plus équilibré de la Ville et change l’image que chacun porte sur l’autre. (..). C’est un partenariat étroit qui se construit entre la ville, ses élus et ses professionnels, la famille, l’enfant, les salariés et bénévoles de l’Afev. Partenariat exigeant qui débouche sur une évaluation partagée des résultats et un débat sur les objectifs et les modalités de ces interventions. Ainsi, concrètement, chacun contribue à tisser des liens sociaux, à construire des repères communs, à dégager un intérêt commun à vivre ensemble. C’est aussi cela « une ville éducatrice ». C’est aussi un espoir nouveau dans l’avenir des démarches d’éducation populaire. Nous avons à inventer ensemble de nouveaux rapports entre acteurs institutionnels, associatifs et bénévoles qui fassent la place à l’engagement individuel maîtrisé, au projet associatif autonome, à la coopération entre professionnels et bénévoles, tout en répondant aux exigences de l’évaluation de toute action publique ou de toute action bénéficiant du soutien de fonds publics. Au-delà de toute démagogie et de toute volonté illusoire de contrôle administratif ou politique, ne s’agit-il pas de la construction progressive d’un projet éducatif, d’un projet social, d’un projet urbain partagé, sans préalable et sans fin annoncée à l’avance ? »
Educ Pop Nice 2008
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