Accompagnement à la scolarité
Je m’étais engagé à donner des orientations possibles pour la ville de Nice, dans le cadre de l’éducation populaire, sur le thème de l’accompagnement à la scolarité. C’est ce que je vais tenter faire dans ce court écrit.
Premier constat, aujourd’hui en France, une des problématiques principales des parents est la réussite scolaire de leurs enfants. Dans un pays où le taux de chômage continu de frôler les 10%, les familles sont soucieuses de l’avenir professionnelle de leurs enfants et même de leur propre avenir tout court !
Deuxième constat, une bonne réussite scolaire est un facteur déterminant pour trouver un emploi stable.
Pour pouvoir réellement accompagner la scolarité des enfants il faut donc savoir comment un apprentissage scolaire se produit.
Gérard Castellani (2000), explique qu’un apprentissage scolaire est une succession de 5 étapes.
1- Une phase de sensibilisation : lors d’une ballade en famille, ou lors d’une sortie en centre de loisirs, lors de vacances en colonie, des enfants se rendent compte que les feuilles des arbres changent de couleurs et finissent par tomber. À ce moment-là, les parents, les animateurs, les accompagnateurs peuvent simplement dire c’est normal, c’est l’automne.
2- Une phase de redécouverte : lors d’une séance scolaire, un professeur des écoles va demander à sa classe : qu’est-ce qui se passe à l’automne ? Nous commençons à avoir ici un premier constat d’inégalité. Des enfants seront dans une phase de sensibilisation et d’autre dans une phase de redécouverte…
3- Une phase de théorisation : l’enseignant va expliquer le comment du pourquoi du parce que d’une chose définie.
4- Une phase d’application : C’est une série classique d’exercices qui va permettre aux enfants de s’approprier la phase 3 de théorisation.
5- Une phase de réinvestissement : Ce réinvestissement doit être spontané. Il peut se produire dans un contexte scolaire ou extra scolaire ou d’accompagnement à la scolarité. Sur le plan strictement scolaire, cela peut-être pour l’enfant de choisir parmi tous les théorèmes qu’il connaît celui dont il a besoin pour résoudre un problème. Mais ce contexte scolaire n’est pas celui qui nous intéresse ici. Cela peut être aussi, et c’est là que l’éducation populaire peut prendre une partie de son sens, lors d’une activité organisée un enfant doit écrire un texte, il va donc réinvestir des connaissances acquises à l’école.
En simplifiant rapidement, le rôle de l’école est essentiellement de remplir les phases 2, 3 et 4. Elle peut beaucoup, pais à elle seule, elle ne peut pas grand-chose. Il est donc important pour permettre une égalité des chances d’organiser des temps d’accompagnement à la scolarité, c’est-à-dire des moments d’animation, d’activités, de découvertes centrés sur les phases 1 et 5.
Pour finir il est important de distinguer les notions de soutien scolaire (ou d’aide au devoir), d’accompagnement scolaire et d’accompagnement à la scolarité.
1- Le soutien scolaire
Je ne sais pas s’il est nécessaire de rappeler qu’une ordonnance de 1956, interdit aux enseignants de donner des devoirs écrit à leurs élèves (en école primaire). Je ne sais pas non plus s’il est nécessaire de rappeler que cette ordonnance est toujours d’actualité. Le soutien scolaire, l’aide aux devoirs doit par conséquent être organisé par l’enseignant lui-même, vu que, législativement parlant, il ne pas en donner lorsqu’il n’est pas là.
Je ne m’attarderais pas plus longtemps sur ce point. Ce n’est pas le cœur de ce qui m’intéresse aujourd’hui.
2- L’accompagnement scolaire
Il existe aujourd’hui une charte nationale de l’accompagnement à la scolarité (2001, mise en place sous le gouvernement Jospin). Avant elle il existait une charte nationale de l’accompagnement scolaire (je crois 1996, mais je n’en suis pas sur). En fait à la vue des 5 phases de Castellani (2000), nous nous rendons compte que l’accompagnement scolaire reléve de la 4ème phase donc, de l’enseignant lui-même.
3- L’accompagnement à la scolarité
C’est ce vers quoi nous devons tendre. Un accompagnement centré sur les phases 1 et 5 de l’apprentissage des enfants, pour tendre vers une réelle égalité des enfants niçois et faire en sorte que chacun puisse réellement profiter de ce que l’école peut lui apporter.
Propositions concrètes :
· Mettre en place une organisation municipale qui permettra d’accompagner la scolarité des enfants niçois :
o La première année du mandat : la formation des accompagnateurs
o La deuxième année du mandat : la mise en place d’un accompagnement à la scolarité des enfants du primaire
o La troisième année du mandat : la mise en place d’un accompagnement à la scolarité pour les 6ème et les 5ème
o La quatrième année du mandat : la mise en place d’un accompagnement à la scolarité des 4ème et des 3ème.
· Mettre en place une formation initiale et continue des accompagnateurs.
· Organiser des réunions « régulières » avec les professeurs des écoles pour clarifier les rôles de chacun et notamment des accompagnateurs.
Maintenant nous pouvons entamer un débat et sur le concept même d’accompagnement à la scolarité et sur sa possible opérationnalisation à Nice.
Au plaisir de vous lire et de vous rencontrer bientôt.
Je continue de travailler sur l’état des lieux des grandes associations de Nice. Je n’ai pas beaucoup de temps en ce moment (rédaction finale de ma thèse).
Sinon je suis très intéressé pour amener de nombreuses propositions pour la question de la restauration scolaire.
Référence bibliographique
Castellani, G. (2000). Accompagner la scolarité des enfants. Arles : Actes sud.
JB CLERICO